« Trois fois j’ai supplié le Seigneur de me délivrer de cette souffrance. Il m’a répondu : « Ma grâce te suffit ! Ma puissance s’accomplit au sein de la faiblesse. » Je préfère donc bien plutôt mettre ma fierté dans mes faiblesses, afin que la puissance du Christ fasse en moi sa demeure. C’est pourquoi je me réjouis des faiblesses, des insultes, des détresses, des persécutions et des angoisses que j’endure pour le Christ ; car lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort. » 2 Cor. 12, 8-10.
Dans ce passage bien connu de sa seconde lettre aux Corinthiens, Paul parle d’une prière restée sans réponse. Ou plutôt, d’une réponse différente de celle qu’il attendait. Il demandait à être délivré d’une « écharde ». Depuis des siècles, on tente de deviner la nature de cette souffrance : bégaiement, problèmes de vue, boiterie… Mais Paul ne la précise pas, car cela n’a pas d’importance pour nous.
Ce qui importe, c’est la réponse que Dieu lui donne : « Ma grâce te suffit ! Ma puissance s’accomplit dans la faiblesse. »
Et si, face à nos propres prières non exaucées, nous faisions nôtre cette parole divine ? N’est-ce pas la grâce de Dieu, cette faveur imméritée, qui a bouleversé nos vies ? Le Seigneur affirme que sa puissance se manifeste dans la faiblesse humaine.
La Bible regorge d’exemples où Dieu accomplit de grandes choses à travers des instruments faibles. Pensons à David, ce jeune berger qui, avec une simple pierre, terrasse le géant Goliath sur le champ de bataille, avant de lui trancher la tête.
« Ma puissance s’accomplit dans ta faiblesse », te dit le Seigneur…
Dans une société qui prône la force, l’accomplissement personnel et le pouvoir, nous sommes souvent tentés de dissimuler nos faiblesses. Pourtant, Paul, ce grand apôtre, accepte de se montrer vulnérable. Il a la charge de nombreuses âmes, mais refuse de porter un masque pour paraître autre que ce qu’il est.
« C’est pourquoi je me réjouis de mes faiblesses, des insultes, des détresses, des persécutions et des angoisses que j’endure pour le Christ ; car lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort. »
Reconnaître et afficher sa fragilité rassure les autres, car ils voient en nous une humanité commune, empreinte d’empathie. Cela permet de vivre de manière plus authentique, sans masquer nos peurs ou nos insécurités. Dans un monde où l’apparence et la performance sont souvent mises en avant, assumer ses faiblesses devient un acte de courage et de liberté.
Enfin, remarquons que la force dont parle Paul ne l’a jamais quitté. Elle l’a soutenu à travers les nombreux défis qu’il a dû affronter, et dans lesquels il a été victorieux. Toute la gloire revient ainsi au Seigneur.
Avec des hommes et des femmes, conscients de leurs faiblesses mais pleinement confiants dans le Seigneur, Dieu accomplit son œuvre et fait avancer son Royaume !
Robert Héris