Yaebets… un nom perdu dans une liste généalogique presque sans fin. Pourtant, l’auteur biblique se livre à une digression qui vaut le détour. Alors que chaque patronyme s’enchaîne (plus de 600 noms), Yaebets, lui, a droit à des détails précieux, propres à nous enseigner.
Tout d’abord, Yaebets tire son appellation de sa naissance qui s’est déroulée avec difficulté. « Yaebets était plus considéré que ses frères, sa mère lui avait donné le nom de Yaebets en disant : ‘C’est parce que je l’ai enfanté dans la douleur.’ » 1 Chron. 4 : 9. Il est difficile de ne pas se remémorer la sentence de la Genèse : « Dieu dit à la femme : je rendrai tes grossesses très pénibles et c’est dans la souffrance que tu mettras au monde tes enfants. » Gen. 3 : 16. Cette condition de la femme semble s’être aggravée pour la mère de Yaebets. Elle appellera son fils ‘souffrance’ ‘douleur’, même plus que cela… Certains traduisent « Celui qui procure de la souffrance ». En tout état de cause, Yaebets était marqué par la souffrance ; celle subie, celle donnée… Finalement nous sommes bien semblables à lui. Le problème de la souffrance nous interpelle à bien des égards.
Ensuite et malgré ce handicap de départ, « Yaebets était plus considéré que ses frères ». Nous avons à faire à un homme qui a vécu une transformation dans sa vie et ce, malgré des débuts difficiles. Par ses choix, il a acquis de la considération si bien que l’Ecriture n’a pas oublié son exemple et nous le partage afin de nous encourager. Si nous interrogeons le texte, pourtant très court, nous trouvons facilement d’où vient cette métamorphose dans la vie de Yaebets. C’est la communion qu’il entretenait avec Dieu qui lui a permis d’être ce qu’il est devenu. Yaebets était un homme de prière : « Yaebets invoqua le Dieu d’Israël en disant : ‘Si tu me bénis réellement et si tu agrandis mon territoire, si tu es avec moi, si tu éloignes de moi le malheur pour m’épargner la souffrance … ‘ » 1 Chron. 4 : 10. Certes, le texte demeure énigmatique. Il semble que Yaebets ait fait une ou des promesses à Dieu mais celles-ci ne nous sont pas dévoilées… Ce qui est clair c’est cette franche communication qui existait entre lui et son Créateur, le Dieu d’Israël (c’est-à-dire de Jacob) : Yawhé.
Enfin, la conclusion du texte est sans ambiguïté : « Et Dieu lui accorda ce qu’il avait demandé. » 1 Chron. 4 : 10. Yaebets ne voulait rien d’autre qu’être béni, que de voir son territoire agrandi, que de bénéficier de la présence du Seigneur et que de voir le malheur s’éloigner et la souffrance lui être épargnée. Quel programme ! Yaebets avait la foi et une foi ambitieuse ! Il croyait que Dieu était capable de lui accorder ces grâces. C’est ce que fit le Seigneur dans sa bonté.
Suivons son exemple. Ne nous recroquevillons pas dans les souffrances qui ont jalonné notre parcours de vie. Aspirons à mieux connaître le Seigneur. Ne nous privons pas de Lui ouvrir nos cœurs et de Lui demander de répandre Ses bénédictions dans nos existences. Au contraire, prions-Le avec ardeur comme nous le rappelle ce beau verset du livre de Jérémie :
« Invoque-moi, et je te répondrai, je te révélerai de grandes choses et des choses secrètes que tu ne connais pas. » Jér. 33 : 3
Robert Héris