Le prophète Ésaïe s’émerveille : « Qu’ils sont beaux, sur les montagnes, les pieds de celui qui apporte de bonnes nouvelles » (Ésaïe 52.7). Les pieds y symbolisent le mouvement, la mission et la fidélité du messager de paix. Dans la vie courante aussi, les pieds évoquent la direction, la stabilité, ou parfois la faiblesse. Ils sont les instruments de notre marche — physique et spirituelle — et reflètent la santé de notre relation avec Dieu.

La Bible nous invite à examiner notre marche : avançons-nous avec Dieu ou sommes-nous à l’arrêt ? Hénok, qui « marcha avec Dieu », en est un modèle. À l’inverse, le roi Asa illustre une marche défaillante : après avoir commencé dans la fidélité, il se détourna de Dieu, s’appuya sur des alliances humaines et refusa la correction. Sa maladie des pieds devint le signe visible d’un coeur malade. Pourtant, Dieu promet de soutenir « ceux dont le coeur lui est entièrement dévoué
». La guérison spirituelle passe par un retour vers Lui, comme le paralytique relevé au nom de Jésus : « Lève-toi et marche ! »

Moïse, devant le buisson ardent, dut ôter ses sandales : se déchausser devant Dieu, c’est reconnaître Sa sainteté et notre dépendance. C’est dans cette humilité que commence toute vraie marche spirituelle. Mais après le dépouillement vient l’envoi : les « pieds bien chaussés » symbolisent le zèle à annoncer l’Évangile de paix (Éphésiens 6.15). Dieu trouve beaux les pieds de ceux qui vont, pleins d’élan, porter la Bonne Nouvelle autour d’eux.

Les Évangiles nous montrent aussi des pieds aimés et honorés : ceux de Jésus. Une femme pécheresse les baigne de ses larmes et les oint de parfum (Luc 7). Son geste exprime à la fois la repentance et l’adoration. Elle saisit que Jésus accueille ceux que la religion rejette, et c’est à ses pieds qu’elle reçoit le pardon et la paix.

Enfin, Jésus lui-même lave les pieds de ses disciples (Jean 13), geste bouleversant d’humilité et de service. Il enseigne ainsi que la vraie grandeur consiste à se faire serviteur, à laver symboliquement les pieds les uns des autres par le pardon, le respect et l’amour.

En conclusion, la question demeure : où tes pieds te mènent-ils ? Vers l’orgueil ou vers l’humilité ? Vers la fuite ou vers le service ? Dieu t’invite à marcher de nouveau avec Lui — humblement, fidèlement, et avec des « pieds chaussés du zèle pour l’Évangile de paix ».
Robert Héris

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