La prière que récite chaque matin et chaque soir le Juif pieux s’appelle le ‘Shéma’. En fait elle est constituée par trois passages de l’Ancien Testament. Si on appelle cette prière le ‘Shéma’, c’est parce qu’elle commence par ce mot qui signifie ‘écouter’, ‘entendre’, en hébreu.
Voici le début de cette confession de foi : « Ecoute Israël, l’Eternel est notre Seigneur, l’Eternel est un. » Deutéronome 6 : 4
Cette phrase qui débute la prière la plus formulée par le peuple juif est tout un programme. Elle nous enseigne aussi, nous les chrétiens du 21ième siècle.
Tout d’abord : ‘Ecoute’… L’écoute est un signe de maturité. Celui qui écoute cherche à s’instruire. Quelqu’un a dit que nous avons une seule bouche et deux oreilles ce qui signifie que nous devrions écouter deux fois plus que nous ne parlons. L’Ecriture va dans ce sens lorsqu’elle recommande : « …Mais que chacun de vous soit toujours prêt à écouter, qu’il ne se hâte pas de parler… » Jacques 1 : 19. Un autre passage du prophète Esaïe nous pousse à davantage pratiquer l’écoute de Dieu (et des autres)
plutôt que de nous précipiter à ouvrir la bouche : « Le Seigneur, l’Eternel, m’a donné une langue de disciple attentif pour que, par ma parole, je sache fortifier ceux qui sont fatigués. Et il me fait tendre l’oreille matin après matin, afin que je l’écoute comme un disciple. Le Seigneur, l’Eternel, a ouvert mon oreille, et moi, de mon côté, je n’ai pas résisté, je ne me suis pas éclipsé. » Esaïe 50 : 4-
5. Une bonne écoute de Dieu nous permet de recevoir des paroles qui vont fortifier celles et ceux qui sont fatigués, comme le dit notre texte.
Ensuite : le ‘Shéma’ s’adresse à un peuple, le peuple d’Israël. Dès sa création, le peuple d’Israël a eu besoin que la voix de Dieu retentisse pour le guider et le conseiller dans les différentes phases de son histoire, notamment lorsque ce peuple n’écoutait pas le Seigneur et lui désobéissait. Ainsi Dieu s’adresse à Jérémie, à propos du peuple d’Israël : « Mais ils ne m’ont pas écouté, ils n’ont pas prêté l’oreille. Ils ont raidi leur nuque, et ils ont fait plus de mal que leurs ancêtres. » Jérémie 7 : 26. Qu’en est-il de chacun de nous ? Comme peuple chrétien, nous sommes aussi enclins à ne pas prêter l’oreille aux conseils divins. Jésus ne disait-il pas ? « Si quelqu’un a des oreilles pour entendre, qu’il entende ! » Marc 4 : 23
Enfin : ‘l’Eternel est un, ou l’Eternel est seul (le seul)…’ cette dernière partie vise la question de l’idolâtrie. Israël était entouré de peuplades qui adoraient de nombreux dieux, tous plus cruels les uns que les autres. Nous pourrions croire que ces dieux ont disparu. Il n’en est rien ! Ils se sont simplement métamorphosés et adaptés à notre époque. Ils tiennent de nombreuses personnes dans la servitude. Ils se nomment : alcool, drogue, pornographie, pouvoir, argent, débauche, adultère, occultisme, fraudes, perversions, vols… Ces faux-dieux sont venus s’installer dans le coeur de l’homme qui devrait normalement être occupé par le Seigneur seulement. Jésus dit ceci à propos de nos coeurs : « Car, c’est du coeur que proviennent les mauvaises pensées, les meurtres, les adultères, l’immoralité, le vol, les faux témoignages, les blasphèmes. » Matthieu 15 : 19
Puissions-nous progresser dans l’art d’écouter Dieu, de Lui obéir et de veiller à ce que le temple de notre coeur ne soit occupé que par Lui et Lui seul ! « Mes chers enfants, gardez-vous des idoles. » écrivait l’Apôtre Jean. (1 Jean 5 : 21)
Robert Héris