Le récit de Genèse 28 présente Jacob en route vers Charan, fuyant Ésaü et cherchant une épouse. À Béthel, il reçoit en songe une révélation : une échelle relie ciel et terre, des anges y montent et descendent, et Dieu lui parle, confirmant les promesses faites à Abraham et Isaac : protection, bénédiction universelle et retour au pays. Bouleversé, Jacob réalise : « Le Seigneur est ici, et moi je ne le savais pas ! » Il consacre ce lieu en le nommant Béthel, « Maison de Dieu ». Cette expérience marque un tournant : le Dieu de ses pères devient son Dieu personnel, comme Job après l’épreuve (« mes yeux t’ont vu »).
La présence de Dieu, thème central de ce passage, revêt deux dimensions : omniprésence (Ps 139) et présence particulière (ou Shekina), manifestation glorieuse et agissante : nuée du désert, gloire au Tabernacle ou au Temple, Pentecôte, promesse de Jésus (« Là où deux ou trois sont assemblés… »). Cette présence évolue dans l’histoire biblique : de l’échelle de Jacob à la colonne de feu, puis au Tabernacle et au Temple, jusqu’à Jésus, « Parole faite chair », véritable habitation divine parmi les hommes. Par l’Esprit, Dieu désire maintenant résider dans le croyant et l’Église, devenus « temple du Saint-Esprit ». Les disciples, remplis de l’Esprit, sont appelés à porter cette présence et refléter sa gloire dans le monde (Ac 1.8).
Pour accueillir et conserver cette présence particulière, l’Écriture souligne :
• La sainteté et l’obéissance,
• La louange et l’adoration sincères (2 Ch 5 ; Ac 16),
• La prière fervente et persévérante (Ac 1 ; Jc 4.8),
• L’unité et l’amour fraternels.
À l’inverse, on peut l’attrister ou la perdre par :
• Le péché et la rébellion (Samson, Saül),
• La tiédeur spirituelle (Laodicée),
• Les divisions et l’amertume (Ép 4.30).
Ce message nous interpelle : avons-nous conscience de la présence de Dieu dans nos vies ? Savons-nous L’honorer avec respect ? Comme Jacob, nous sommes invités à progresser dans la connaissance de Dieu, à Lui réserver une place centrale et à devenir des porteurs de sa gloire. Cultiver cette présence par une vie consacrée, une adoration authentique et l’unité du corps de Christ permet à Dieu de manifester Sa puissance, individuellement et au sein de la communauté.
Robert Héris