Dans une société où le mot péché est jugé archaïque, remplacé par des expressions plus douces comme « erreurs » ou « fragilités », la Bible, elle, reste claire : « tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Romains 3, 23). Ce mot dérange, mais il est central dans la compréhension de l’Évangile, car sans péché reconnu, il n’y a ni repentance, ni salut.
Le péché est un mal universel : il touche chaque être humain sans distinction. Il ne s’agit pas seulement de mauvaises actions, mais d’un dérèglement intérieur profond, d’un ego qui prend la place de Dieu dans notre vie. Augustin d’Hippone (IVe-Ve siècles) l’a bien résumé : « Le péché, c’est l’amour de soi jusqu’au mépris de Dieu. »
Bibliquement, le péché est décrit comme manquer le but, se révolter, agir sans loi, ou encore chuter moralement. Il se manifeste concrètement par la transgression des Dix Commandements : idolâtrie, irrespect de Dieu, haine, convoitise, mensonge, impureté, etc. Il affecte toutes les sphères de notre vie : relation avec Dieu, avec les autres, avec nous-mêmes.
Les conséquences du péché sont nombreuses :
– Spirituellement, il nous sépare de Dieu, éteint notre communion avec Lui, nous aveugle, et conduit à la mort éternelle.
– Psychologiquement, il engendre culpabilité, honte, trouble intérieur et esclavage moral. –
– Relationnellement, il crée conflits, divisions, isolement et scandales.
– Physiquement et socialement, il produit souffrance, injustice, désordre et perte de sens.
Mais la Bonne Nouvelle, c’est que le péché a été vaincu par Jésus-Christ. Effectivement, Jésus est venu pour ôter le péché du monde (Jean 1, 29), porter nos fautes à la croix, triompher du mal, et offrir à ceux qui croient en Lui une vraie liberté. Sa résurrection confirme cette victoire, et en Lui, il n’y a plus de condamnation.
Aujourd’hui encore, le pardon est offert, mais il appelle une réponse : la repentance, la foi, et une décision ferme de suivre Christ. Jésus ne propose pas une simple amélioration de vie, mais une délivrance radicale du péché.
Ne fuyons plus ce mot, mais accueillons la grâce qui l’efface.
C’est l’heure de la vérité. C’est l’heure de la grâce. C’est surtout… l’heure du choix.
Robert Héris