Le livre de la Genèse consacre presque une quinzaine de chapitres (37 à 50) pour nous raconter la fabuleuse histoire de Joseph, le premier fils de Jacob et de Rachel. Comme sa mère fut un temps stérile, Joseph fut le préféré de son père, qui lui offrit une tunique bigarrée : un véritable vêtement princier ! Joseph avait une réelle sensibilité au monde spirituel et Dieu lui accorda des rêves pour lui parler de son avenir. Ces songes révélaient qu’une belle destinée lui était réservée et il ne manquait pas de partager avec ses frères et ses parents ce qui l’attendait. Ses frères nourrirent à son encontre une jalousie et une haine d’une violence inouïe.
Alors qu’une occasion se présente, les frères de Joseph préméditent d’abord de le tuer. Finalement ils le vendront comme esclave et Joseph, alors qu’il n’a que 17 ans, sera acheté par un notable égyptien.
L’esclave fera prospérer la maison de Potiphar, son maître, jusqu’à ce qu’il soit accusé à tort de violences sexuelles, par l’épouse de Potiphar. Joseph est jeté en prison, et là, de nouveau, la prospérité l’accompagne dans un milieu fort difficile.
Le dénouement approche pour Joseph. Il aura attendu 13 années avant que sa vie change du tout au tout. Les étapes qui le conduisent au poste de premier ministre sont nombreuses et douloureuses. Son exemple nous encourage et devrait constituer pour les croyants un modèle à suivre. Les qualités indéniables qui lui permirent de triompher des épreuves, sont évidentes dans le texte biblique. Il s’agit de :
- Sa capacité à ne pas cultiver l’amertume : Joseph aurait pu être détruit par des sentiments de rancœur à l’égard de ses frères, puis plus tard par l’accusation injuste de la femme de Potiphar. Il n’en est rien. Joseph ne laissera pas son cœur être atteint par de tels sentiments. Aspirons, comme lui à chasser l’amertume de nos pensées. Ce texte de l’épître aux Hébreux nous exhorte à le faire : « Veillez à ce que personne ne se prive de la grâce de Dieu, à ce qu’aucune racine d’amertume, produisant des rejetons, ne cause du trouble et que beaucoup n’en soient infectés. » (Héb. 12 : 15).
- Sa confiance absolue dans le Seigneur : Joseph avait reçu des promesses. Il s’y tenait quelles que soient les circonstances qu’il traversa. Il ne remit jamais en question la volonté souveraine de Dieu et lui fit une totale confiance. Il savait que Dieu est au contrôle de toutes choses et que, s’Il permet l’épreuve, Il permet aussi le moyen d’en sortir (1 Cor. 10 : 13). Son attitude est celle des hommes et des femmes de Dieu qui sont capables de dire, au sein d’une épreuve : « C’est lui (Dieu) qui change les temps et les circonstances, qui renverse et établit les rois, qui donne la sagesse aux sages et la connaissance à ceux qui ont de l’intelligence. » (Daniel 2 : 21).
- Un Amour supérieur à la haine qui voulait le détruire : nous sommes émerveillés par les trésors de compassion qu’abritait le cœur de Joseph. À la jalousie et la haine de ses frères il oppose un amour inconditionnel de tous les membres de sa famille. En cela, il est un type parfait du Christ dans l’Ancien Testament. Dans sa vie, Joseph applique la prière de Jésus sur la croix : « Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font. »(Luc 23 : 34). À la mort de Jacob, les frères de Joseph sont effrayés car ils pensent qu’il finira par se venger. Or, voici ce qu’il déclare à ses frères : «N’ayez pas peur! Suis-je en effet à la place de Dieu? Vous aviez projeté de me faire du mal, Dieu l’a changé en bien pour accomplir ce qui arrive aujourd’hui, pour sauver la vie à un peuple nombreux. Désormais, n’ayez donc plus peur: je pourvoirai à vos besoins et à ceux de vos enfants.» C’est ainsi qu’il les réconforta en parlant à leur cœur. » (Gen. 50 : 19-21).
Débarrassé de l’amertume, confiant dans son Seigneur, rempli d’amour, ce serviteur deviendra le serviteur d’une nation tout entière. Il finira par parvenir là où Dieu voulait l’amener. Alléluia !
Robert Héris